70 % acrylique 30 % laine, c'est l'histoire de Camelia, 20 ans, et de sa mère, dans la froide ville de Leeds en Angleterre. Là, le temps s'est arrêté depuis que leur père et mari a été retrouvé mort, suite à un accident de voiture, en compagnie de sa maîtresse. Enfermées dans un mutisme absolu, les deux femmes ne communiquent qu'avec un alphabet composé de regards ; Camelia traduit des modes d'emploi de lave-linge et sa mère photographie des trous en tout genre. Camelia cultive en outre un délire de violence, psychologique envers elle-même et physique envers les objets. Elle renie son corps, ses attentes de jeune fille, s'acharnant contre elle-même et ses vêtements. Un jour elle rencontre Wen, un jeune Chinois vendeur de vêtements, qui va lui apprendre sa langue. Les idéogrammes qu'elle dessine parviendront alors miraculeusement à insuffler un peu de beauté et de mystère dans sa vie, donnant un sens nouveau aux choses et lui permettant de retrouver l'usage des mots. Viola Di Grado décrit subtilement l'enfermement physique et psychologique de son personnage, l'évolution de sa névrose et de ses peurs. Elle interroge le texte, le sens, en comparant ses mots à la langue chinoise, dont la construction différente fait varier et enrichit la compréhension.